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regain de taille - recherche, archéologie, néolithique, hache de pierre polie
regain de taille : portrait de christian servelle, archéologue-ouvrier
fiche technique

 

2008 - Réalisateur : Pierre Arbus / Auteur, réalisation, montage : Pierre ARBUS / Productrice : Myléna ARENDT / Image : Sinucella PAOLI / Musique : Kadoan KEENAN / Son : Bartolomé CESAIRE / Production : Naval Media Cinéma ; naval.media@free.fr / Berthalay, 81500 AMBRES – Tel : 05 63 41 49 48

 

note d'intention

 

Regain de taille n’est pas un film sur l’événement que peut constituer une découverte particulière, ou pour le moins spectaculaire. Il invite simplement à passer un moment avec le chercheur, accompagné dans son travail quotidien de prospection, d’expérimentation, d’invention (c’est ainsi que l’on appelle la découverte en archéologie).

 

Il invite aussi à prendre conscience que la recherche archéologique ne saurait être désincarnée, qu’elle ne saurait figurer la seule quête de témoignages du passé pour établir la connaissance de sociétés disparues, mais qu’au contraire, elle doit avant tout ancrer le présent dans un continuum, dont l’homme est finalement le fil conducteur.

 

Aussi, je suis convaincu du rôle prépondérant de l’imaginaire et de la sensibilité du chercheur dans l’orientation de ses méthodes et de ses découvertes. On n’abordera pas de la même manière une recherche autour des sociétés de paysans du néolithique, selon sa formation, bien sûr (mon personnage ici est archéologue, avec une formation de géologue), mais aussi selon ses origines, son expérience imaginaire, voire son roman familial.

 

Car, comme le dirait Gilbert Durand, philosophe anthropologue, et fondateur des recherches sur l’imaginaire en France, dans la lignée de Jung, Bachelard, Mircea Eliade : « La science aussi est passible de l’anthropologie, elle dépend, comme toute œuvre humaine, de son inventeur humain ».

 

C’est un peu le propos de ce film : Christian Servelle, le bien nommé, est ingénieur d’étude à la DRAC de Midi Pyrénées, son territoire c’est celui où il vit et où il est né. Archéologue et géologue, descendant de paysans du Tarn, il cherche incessamment à rétablir le lien entre cette origine proche et les premières sociétés rurales dont elles sont l’émanation.

 

Et, de fait, ce serait une connaissance au sens le plus littéral du terme que recherche Christian Servelle, puisqu’il s’agirait presque pour lui de renaître (co – naître, c’est un peu naître en même temps), non pas dans une société d’il y a 7000 ans, mais dans la part de l’homme néolithique qui continue d’évoluer parallèlement et d’habiter le territoire, dans les objets qu’il a utilisé, les paysages qu’il a façonné, les matières premières qu’il a transformé.

 

Pour cela, Christian Servelle expérimente, c’est-à-dire qu’il fabrique, incessamment, massivement, industriellement, au sens que le mot pourrait avoir pour désigner l’industrie de la pierre taillée au néolithique. L’archéologue, ici, éprouve un plaisir notoire, on le verra, à incarner les hommes dont il cherche à comprendre la vie, non tant par un mimétisme pittoresque et spectaculaire qui consisterait à vivre un temps comme l’homme du néolithique, mais par une quête d’analogie des modes de pensés relativement à la maîtrise des outils, de la matière première à l’usage.

 

Lire, dans la rubrique TEXTES, Filmer la recherche, l'exéprience Regain de taille, par Pierre Arbus.

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